La socio-esthétique en EHPAD

Hélène Flagel est socio-estheticienne à La Chaume et à Notre Dame du Sacré Cœur, à Issoudun, dans l’Indre. Membre de l’équipe à part entière, elle revient sur son parcours et explique l’importance de son accompagnement dans la prise en soin des résidents.

La socio-esthétique en EHPAD, c’est quoi ?

La socio-esthétique s’adresse à des publics fragilisés, au niveau physique, psychologique ou social. À travers des soins esthétiques, elle vise à réconcilier la personne avec son corps. Les soins sont adaptés aux limites des personnes.

Hélène Flagel travaille aussi bien en groupe qu’en individuel, en s’adaptant avant tout aux besoins, aux envies et aux capacités des résidents. Elle est en lien permanant avec l’équipe soignante, la psychologue et l’équipe d’animation. La socio-esthétique est une approche globale et non médicalisée de la personne âgée, qui a vocation à améliorer le quotidien des résidents.

« Les séances individuelles sont un temps privilégié d’écoute neutre et attentive. Un temps qui permet au résident de maintenir ou de restaurer l’image de soi, de se détendre et d’harmoniser l’être et le paraître. J’échange beaucoup lors de ces séances, j’apprends à le connaître : sa personnalité, son histoire de vie, ses centres d’intérêts…Les résidents se confient et la parole se libère. Mon objectif est de stimuler chaque personne pour qu’elle trouve sa place dans la maison, pour éventuellement l’encourager à rejoindre des ateliers collectifs. J’interviens aussi dans l’unité protégée : lorsqu’un résident montre des signes d’agitation, j’essaye de l’apaiser avant que cela ne se répercute sur le groupe. Cela permet de maintenir le calme  »

En groupe, Hélène propose des ateliers autour des soins esthétiques : « j’essaye toujours de faire faire les résidents lorsqu’ils le peuvent, afin qu’ils maintiennent leur autonomie. Par exemple, j’encourage les résidents à se limer les ongles, lorsque cela est possible. Il m’est arrivé d’animer aussi des ateliers autour de la mémoire et de l’éveil des sens, avec la psychologue de l’établissement. J’ai des formations complémentaires en  massages et aromathérapie, en sophrologie, cette dernière me permet d’animer l’atelier de gymnastique douce qui permet de mobiliser les résidents, de proposer des ateliers de relaxation ou des sessions de massages assis. »

Des soins relationnels pleins d’avantages

Hélène intervient également pour soulager la douleur des résidents, appuyée par un protocole validé par le médecin coordonnateur, et en lien avec les infirmiers et aides-soignants qui signalent les résidents douloureux. « Suite à une réflexion avec une IDEC, j’accompagne également les résidents en fin de vie, par exemple en réalisant des modelages, avec des huiles essentielles, notamment sur des zones particulières qui détendent. Je m’adapte à de ce qu’ils aiment, à leurs habitudes de vie et de leur évolution.

Le plus important pour Hélène est de bien connaître le résident afin de proposer des séances qui n’aillent pas à l’encontre de ses habitudes. « Je propose un accompagnement différent dans les deux établissements. Je m’adapte toujours aux envies, besoins, élans de vie, comportements…des résidents, mais aussi en fonction des besoins des équipes et des espaces disponibles ».

La personne âgée : un public qui cherche du sens

Les résidents qui bénéficient de l’accompagnement d’Hélène sont plus apaisés. « Le résident en EHPAD donne un aspect très concret à « l’ici et maintenant ». Je cherche à améliorer la vie du résident en lui apportant ce dont il a besoin maintenant. Il est aussi en recherche de sens, il préfère voir l’impact des réalisations sur son quotidien. Par exemple, l’atelier de gym douce est très apprécié car il fait du bien tout de suite, il améliore le quotidien.

« J’ai l’impression d’apporter un plus au résident, un bien-être, une écoute, un moment privilégié. Le personnel médical travaille à flux tendu. Aussi, la socio-esthétique permet d’apporter cette présence douce et apaisante auprès du résident. »